Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
le-grenier-des-archivistes.over-blog.com

Connaître la blogosphère archivistique francophone

les blogs francophones et la recherche archivistique

On constate que la recherche archivistique en France est visible sous différentes formes. Il existe d'abord des publications conventionnelles. Ce sont des travaux achevés, fortement normés, et réservés à un petit cercle, disponibles sur papier ou directement sur internet via des sites de publications scientifiques tels que Cairn ou Persée. Cependant, pour la recherche en archivistique, on est obligé de s'orienter également vers un autre type de publication, moins académique, de plus en plus visible et primordial dans le paysage de la recherche : les médias sociaux. Le Web-log est particulièrement utilisé dans ce contexte et permet à la communauté de se tenir informée grâce à un réseau de plus en plus dense et complet. C'est un type de site web où des articles sont rédigés et classés selon leur date de publication et qui permet de diffuser rapidement de l'information à un large public. Ce moyen de communication est de plus en plus répandu dans le monde de la recherche et il est remarquable que, désormais, ils servent également de référence pour les professionnels et les chercheurs.

La recherche en archivistique, comme nous venons de le voir, est décisive dans le développement de la discipline. Mais son moyen de diffusion est bien plus important encore car sans cela elle ne peut être utilisée ou mise à contribution. Elle a besoin qu’on consigne ses résultats et qu’on les diffuse dans les revues savantes, les congrès et colloques, l’enseignement universitaire et tout autre moyen de diffusion que le public pourra consulter. En effet, s'ils ne sont pas diffusés, les efforts investis dans la recherche restent vains. Le chercheur doit, de ce fait, emprunter diverses voies pour communiquer ses résultats à la communauté scientifique et professionnelle : articles de périodiques, monographies, rapports de recherche, communications présentées dans le cadre de colloques et de conférences scientifiques ou professionnelles et moyens que fournissent les technologies de l'information. En archivistique la publication de textes scientifiques dans les revues semble s’avérer le moyen privilégié de diffusion. On constate aussi qu’Internet est de plus en plus utilisé pour ce faire.

Ainsi nous voulons centrer notre état des connaissances sur un nouveau moyen de mise à disposition de la recherche scientifique en archivistique et, choses assez novatrice, analyser son développement et l’ampleur de son utilité au sein du monde des archives. Les web-blogs d'archiviste, phénomène récent, servent-ils ou desservent-ils la communauté ? Ceux-ci, en effet,sont présents depuis une petite dizaine d'années, le plus ancien blog français recensé datant de 2006 ( http://danis-assy.blogspot.fr/ ). Ces nouveaux moyens de communication permettent de comprendre le travail et les préoccupations des archivistes et se revendiquent être bien souvent des carnets de recherche ou prise de notes sur les intérêts particuliers des auteurs. Ils ont la particularité de retransmettre l'information de manière ouverte et abordable pour le plus grand nombre des internautes et de pouvoir faire participer les intéressés : on parle d’interactivité. Contrairement aux publications académiques qui restent confidentielles par leur caractère très scientifique, entièrement normé et qui restent fermées aux non-initiés, les nouvelles technologies permettent une mise à disposition et un partage des informations particulièrement intéressant. Il est assez récent que la communauté des archivistes se préoccupe réellement de développer ces réseaux particuliers tels que Tweeter, Facebook ou encore la blogosphère. Prenant exemple sur le développement de la bibliothéconomie dans ces milieux, les réseaux des archivistes se développent petit à petit. Il serait particulièrement intéressant de comprendre quels sont les enjeux du développement de ces réseaux sur internet et plus particulièrement d’appréhender le phénomène de la blogosphère archivistique qui se développe depuis plus longtemps que les autres médias sociaux en ce qui concerne la recherche scientifique. Quels sont alors les sujets abordés, qui sont les personnes intéressées par ces sujets, quelles sont les auteurs-stars du blogging français, pourquoi utilisent-ils ces moyens pour diffuser leurs recherches ? Ces questions permettent de réfléchir plus précisément à l'utilité et aux limites de ces blogs scientifiques. Mais d'abord, il me semble indispensable de délimiter un corpus de blogs qui répondent aux critères spécifiques de mon analyse telle que je vais la décrire plus tard.

Puisque la fonction première du blog est de communiquer avec autrui, de ce fait, une étude approfondie permettrait de mettre en évidence les sujets récurrents abordés en recherche archivistique et la manière dont ils sont communiqués par les chercheurs. On peut alors se poser les questions de savoir comment l’utilisation de ce nouveau média fait avancer la recherche, ce qu'il a de différent, ce qu'il possède de plus ou moins pertinent qu'un article conventionnel. De quelle manière ces blogs retranscrivent des réflexions ou des écoles de pensée ? Il s'agirait également de mesurer l'activité de ces blogs et leur reconnaissance auprès du public. Enfin il serait possible de voir si les auteurs et ceux qui postent des commentaires sont seulement des archivistes ? On peut également se pencher sur les commentaires déposés à la suite des articles, il semble qu'ils permettent de réagir de manière à ce que la réflexion reste plus dynamique mais aussi à créer et orienter les débats qui posent problème dans l'immédiat. Ainsi, Christianne Vaufray expliquait en septembre 2012, dans un dossier « A quoi servent les blogs de recherche ? », que le blog permet d'écrire de manière spontanée et régulière sans que les normes très strictes des publications académiques ne brident les rédacteurs : « Sur un blog, on peut écrire à chaque fois qu'on en a envie. Il encourage également la fluidité dans l'expression d'une recherche en cours, et même une certaine impertinence à l'égard des canons de la recherche et de leurs gardiens. » Des travaux non achevés peuvent donc apparaître en ébauche sur un blog et, ainsi, contribuer à une activité bien plus énergique et vive de la recherche en archivistique.

Mais mettre à disposition immédiatement ses recherches sur son blog n'entraîne-t-il pas également des travers indésirables ? Ainsi, Marie-Anne Paveau voit des limites dans l'utilisation des blogs comme lieu de recherche en archivistique : "Je pense que cette géniale notion d’abondance numérique explique partiellement la rareté des blogs de recherche scientifique : l’abondance, c’est la fluidité incontrôlable, le détournement de l’appellation contrôlée, la qualité sans la norme NF, la crédibilité sans estampille. La créativité de l’abondance numérique contre l’idéologie de l’excellence scientifique".

Il m’apparaît donc particulièrement pertinent de travailler sur les blogs comme lieux de recherche en archivistique et d’essayer de répondre à l’ensemble des questions exposées précédemment. Cela permettrait ainsi de dresser une première analyse de ce monde numérique très fluctuant et encore difficile à saisir, alors même qu’il est indispensable à notre société et de plus en plus demandé. Il s'agira de comprendre ce que les blogs peuvent apporter aux chercheurs dans l'avancée de leurs travaux. De plus, ce nouveau moyen de mise à disposition au public des travaux scientifiques est intéressant à étudier dans le sens où il permet de suivre pas à pas l'évolution de la recherche à un temps T, de percevoir plus précisément comment la recherche en archivistique évolue et quels sont les principaux sujets de préoccupation et leur évolution. Les blogs tenus par des archivistes français comportent le plus souvent des thématiques professionnelles mais il s’agit également de blogs personnels et qui relatent leurs expériences propres. Il faut également y ajouter les blogs tenus par les services d'archives qui dépendent donc d’institution. Les cas de figure sont très variés.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article